Bonjour à tous
Je ne sais pas par où commencer, si ce n'est peut être par ce qui m'a amené à cette réflexion que je souhaite maintenant vous proposer, en espérant qu'elle amènera une plus large discussion : Je travaille actuellement les techniques du spread cull et du top change et je me suis pris de fascination pour celles ci. J'ai réalisé qu'elles donnaient une réelle liberté à celui qui parvient à les mettre en oeuvre et partant de là j'ai commencé à penser à l'improvisation.
Je sais que la question de l'improvisation a été rapidement abordée dans ce topic Sujet 1 et par ailleurs Natinat a fait des remarques très intéressantes, remarques que je m'étais également faites de mon côté.
Mais déjà, qu'est-ce que l'improvisation ? Eh bien si l'on s'amuse à recouper différentes définitions du mot improvisation on remarquera qu'il s'agit d'une part : d'un processus créatif et que d'autre part que l'improvisation est associée à l'idée d'imprévu ; mais ce peut également être la capacité à élaborer une solution à un problème particulier malgré l'absence des ressources attendues pour produire une solution.
En relisant le sujet, il m'a semblé que l'on passait à côté d'une question/thème intéressant: en effet seule la question de l'improvisation du texte a été abordée, mais qu'en est il du tour ou de l'effet improvisé ? Et puis Payot soulevait une question très juste : comment réagir face à telle ou telle situation ? Dans ces trois cas il s'agit d'une facette de l'improvisation que l'on retrouve dans les définitions que j'ai énoncées plus haut.
L'improvisation se trouve à la base de plusieurs disciplines, je ne parlerai que de celles que je connais (plus ou moins) bien, la musique et le théâtre. Je me permet de redire ce que Natinat avait déjà très bien expliqué : un musicien lorsqu'il improvise ne part pas de « nul part », il connait la tonalité du morceau et donc sait quelles gammes il peut ou ne peut pas jouer, il respecte donc le cadre fixé par le morceau ; par exemple le morceau est en La mineur, en triolet et c'est un blues . Il a donc déjà des pistes autour desquelles travailler, un cadre et les outils pour le faire, c'est à dire des gammes qu'il a apprise par coeur dans un sens comme dans l'autre et des plans, des phrases musicales qu'il a répété ou composé et qui font peut être partie de sa signature musicale.
Au théâtre, l'improvisation est un genre bien particulier. Dans le théâtre de la commedia dell' Arte l'improvisation se fait autour d'un canevas : c'est à dire que l'histoire est connue dans ces grandes lignes : A et B s'aiment d'un amour réciproque mais C s'oppose à leur union, D décide de les aider. Les acteurs connaissent aussi l'issu de l'histoire : A et B se marient. Les acteurs ont le début et la fin de l'histoire, il ne leur reste que le chemin qui mène à la résolution de l'histoire à improviser. Le thème de l'histoire donc n'est pas improvisé.
Concernant le musicien, ces phrases musicales toutes prêtes et ces gammes apprises par coeur, on peut s'interroger sur la par de spontanée dans l'improvisation si tout est si bien cadré... Il ne faut pas négliger la capacité du musicien à être imaginatif/inventif ainsi que son expérience (la musique qu'il écoute et aussi depuis combien de temps il improvise). C'est le même raisonnement pour l'acteur, avoir un cadre, lui permet d'improviser plus librement. Enfin plus on improvise, meilleur on devient.
L'improvisation est donc paradoxale car elle se prépare et se travaille, il y'a des astuces, des outils qui permettent d'improviser avec plus d'aisance.
Voilà qui m'amène à la deuxième partie de ma réflexion ; quels sont les outils du magicien qui souhaite improviser ? N'y a t'il pas des techniques qui permettent une plus grande liberté ? J'en ai évoqué deux en introduction : le cull et le top change, mais il y'en a d'autres : l'empalmage par exemple, la corne, différents contrôles... A contrario y aurait il à votre avis des techniques qui se prêtent moins à l'improvisation ?
Ca c'est pour l'improvisation techniques mais on parlait aussi du texte : la spontanéité évidemment est importante mais n'y a t'il pas des « outils » pour nourrir son imagination et avoir une improvisation plus élaborée ? On pourrait par exemple imaginer « recycler » un texte en le réadaptant, la lecture en général, les faits divers, un scénario de film sont aussi des possibilités exploitables.
Voilà un peu, l'état de mon esprit à 1h46 du matin, heure à laquelle j'écris
. Ce sont des pistes, des idées qui peuvent peut être servir à quelqu'un ou qui pourraient initier qui sait un brainstorming sur l'improvisation !
Pensez vous qu'il y'a des techniques clés pour improviser en magie ? Comment travailler sa capacité à improviser le texte ? Rattraper une erreur ? Recadrer un spectateur gênant ? Vous êtes vous déjà retrouvé en position de devoir improviser ? Ou avez vous déjà fait le choix délibéré d'improviser quelque chose parce que le contexte s'y prêtait bien ? Si oui quelles étaient vos impressions, et si non, pourquoi ne pas essayer ? Pensez-vous que l'improvisation est une bonne base de départ pour la création de routine plus élaborées par la suite ? (Comme par exemple les groupes qui enregistrent leurs improvisations, ne retravaillent que les meilleures pour ensuite en faire des tubes).
Pour illustrer je voudrais vous donner en exemple ma soirée d'hier soir : j'étais à la table d'un bar avec des amies et j'avais une idée obsédante en tête : Je voulais leur faire choisir chacune une carte et retrouver chacune de ces cartes d'une manière plus surprenante à chaque fois que la précédente. J'avais donc l'idée, le cadre. Je vous décris le tour brièvement : Trois spectatrices choisissent chacune une carte, les cartes sont remise dans le jeu qui est mélangé par mes soins. Je présente à mes spectatrice ma carte chance que je confie à celle qui a été la dernière à choisir une carte, en lui demandant de la garder bien serrée entre ses mains. Ensuite, je me propose de retrouver la première carte, une passe magique : la carte est face en l'air dans un jeu face en bas. Ensuite j'énonce que la deuxième carte choisie n'est plus dans le jeu car elle est dans l'étui, je secoue l'étui et la carte en tombe. Enfin je rappelle qu'au début j'ai confié ma carte chance à une spectatrice, qui découvre que la carte chance s'est transformée en sa carte, dans ses propres mains...
Bien sûr ce n'est pas original puisque je suis sûr que plein de tours ont déjà été publiés pour obtenir ce résultat, en revanche c'est improvisé car pensé sur l'instant. Evidemment j'étais influencé par les mouvements que j'étudie en ce moment, des choses que j'ai pu voir ou lire aussi (La carte qui se retourne, la carte dans l'étui ou la transformation en main ce sont des classiques en fait ). Finalement je n'ai improvisé que dans la limite de mouvements que je connaissais, mais il y'a toujours la part de spontanéité le « aller je me lance ». Et puis il y'a aussi le fait de se confronter à certains problèmes que l'on n'a pas envisagé : par exemple un angle malheureux qui a un peu gâché le deuxième effet.
A mon avis, l'improvisation donc c'est un exercice créatif et ludique. C'est une sorte de gymnastique de l'esprit: il faut penser plus vite, jongler et faire des choix mais parfois ça ne suffit pas. Pour ce qui est de cette fois, c'était plutôt grisant.
Voilà, j'ai essayé d'être le plus clair possible, d'illustrer mes propos. J'espère que ça vous aura intéressé et que vous vous joindrez à ce brainstorming ou au moins que vous répondrez aux différentes questions que j'ai posé un peu plus haut, vos réponses seront sans aucun doute intéressantes et peut être donneront des idées au lecteur suivant.

Je ne sais pas par où commencer, si ce n'est peut être par ce qui m'a amené à cette réflexion que je souhaite maintenant vous proposer, en espérant qu'elle amènera une plus large discussion : Je travaille actuellement les techniques du spread cull et du top change et je me suis pris de fascination pour celles ci. J'ai réalisé qu'elles donnaient une réelle liberté à celui qui parvient à les mettre en oeuvre et partant de là j'ai commencé à penser à l'improvisation.
Je sais que la question de l'improvisation a été rapidement abordée dans ce topic Sujet 1 et par ailleurs Natinat a fait des remarques très intéressantes, remarques que je m'étais également faites de mon côté.



Mais déjà, qu'est-ce que l'improvisation ? Eh bien si l'on s'amuse à recouper différentes définitions du mot improvisation on remarquera qu'il s'agit d'une part : d'un processus créatif et que d'autre part que l'improvisation est associée à l'idée d'imprévu ; mais ce peut également être la capacité à élaborer une solution à un problème particulier malgré l'absence des ressources attendues pour produire une solution.
En relisant le sujet, il m'a semblé que l'on passait à côté d'une question/thème intéressant: en effet seule la question de l'improvisation du texte a été abordée, mais qu'en est il du tour ou de l'effet improvisé ? Et puis Payot soulevait une question très juste : comment réagir face à telle ou telle situation ? Dans ces trois cas il s'agit d'une facette de l'improvisation que l'on retrouve dans les définitions que j'ai énoncées plus haut.
L'improvisation se trouve à la base de plusieurs disciplines, je ne parlerai que de celles que je connais (plus ou moins) bien, la musique et le théâtre. Je me permet de redire ce que Natinat avait déjà très bien expliqué : un musicien lorsqu'il improvise ne part pas de « nul part », il connait la tonalité du morceau et donc sait quelles gammes il peut ou ne peut pas jouer, il respecte donc le cadre fixé par le morceau ; par exemple le morceau est en La mineur, en triolet et c'est un blues . Il a donc déjà des pistes autour desquelles travailler, un cadre et les outils pour le faire, c'est à dire des gammes qu'il a apprise par coeur dans un sens comme dans l'autre et des plans, des phrases musicales qu'il a répété ou composé et qui font peut être partie de sa signature musicale.
Au théâtre, l'improvisation est un genre bien particulier. Dans le théâtre de la commedia dell' Arte l'improvisation se fait autour d'un canevas : c'est à dire que l'histoire est connue dans ces grandes lignes : A et B s'aiment d'un amour réciproque mais C s'oppose à leur union, D décide de les aider. Les acteurs connaissent aussi l'issu de l'histoire : A et B se marient. Les acteurs ont le début et la fin de l'histoire, il ne leur reste que le chemin qui mène à la résolution de l'histoire à improviser. Le thème de l'histoire donc n'est pas improvisé.
Concernant le musicien, ces phrases musicales toutes prêtes et ces gammes apprises par coeur, on peut s'interroger sur la par de spontanée dans l'improvisation si tout est si bien cadré... Il ne faut pas négliger la capacité du musicien à être imaginatif/inventif ainsi que son expérience (la musique qu'il écoute et aussi depuis combien de temps il improvise). C'est le même raisonnement pour l'acteur, avoir un cadre, lui permet d'improviser plus librement. Enfin plus on improvise, meilleur on devient.
L'improvisation est donc paradoxale car elle se prépare et se travaille, il y'a des astuces, des outils qui permettent d'improviser avec plus d'aisance.




Voilà qui m'amène à la deuxième partie de ma réflexion ; quels sont les outils du magicien qui souhaite improviser ? N'y a t'il pas des techniques qui permettent une plus grande liberté ? J'en ai évoqué deux en introduction : le cull et le top change, mais il y'en a d'autres : l'empalmage par exemple, la corne, différents contrôles... A contrario y aurait il à votre avis des techniques qui se prêtent moins à l'improvisation ?
Ca c'est pour l'improvisation techniques mais on parlait aussi du texte : la spontanéité évidemment est importante mais n'y a t'il pas des « outils » pour nourrir son imagination et avoir une improvisation plus élaborée ? On pourrait par exemple imaginer « recycler » un texte en le réadaptant, la lecture en général, les faits divers, un scénario de film sont aussi des possibilités exploitables.
Voilà un peu, l'état de mon esprit à 1h46 du matin, heure à laquelle j'écris






Pensez vous qu'il y'a des techniques clés pour improviser en magie ? Comment travailler sa capacité à improviser le texte ? Rattraper une erreur ? Recadrer un spectateur gênant ? Vous êtes vous déjà retrouvé en position de devoir improviser ? Ou avez vous déjà fait le choix délibéré d'improviser quelque chose parce que le contexte s'y prêtait bien ? Si oui quelles étaient vos impressions, et si non, pourquoi ne pas essayer ? Pensez-vous que l'improvisation est une bonne base de départ pour la création de routine plus élaborées par la suite ? (Comme par exemple les groupes qui enregistrent leurs improvisations, ne retravaillent que les meilleures pour ensuite en faire des tubes).





Pour illustrer je voudrais vous donner en exemple ma soirée d'hier soir : j'étais à la table d'un bar avec des amies et j'avais une idée obsédante en tête : Je voulais leur faire choisir chacune une carte et retrouver chacune de ces cartes d'une manière plus surprenante à chaque fois que la précédente. J'avais donc l'idée, le cadre. Je vous décris le tour brièvement : Trois spectatrices choisissent chacune une carte, les cartes sont remise dans le jeu qui est mélangé par mes soins. Je présente à mes spectatrice ma carte chance que je confie à celle qui a été la dernière à choisir une carte, en lui demandant de la garder bien serrée entre ses mains. Ensuite, je me propose de retrouver la première carte, une passe magique : la carte est face en l'air dans un jeu face en bas. Ensuite j'énonce que la deuxième carte choisie n'est plus dans le jeu car elle est dans l'étui, je secoue l'étui et la carte en tombe. Enfin je rappelle qu'au début j'ai confié ma carte chance à une spectatrice, qui découvre que la carte chance s'est transformée en sa carte, dans ses propres mains...
Bien sûr ce n'est pas original puisque je suis sûr que plein de tours ont déjà été publiés pour obtenir ce résultat, en revanche c'est improvisé car pensé sur l'instant. Evidemment j'étais influencé par les mouvements que j'étudie en ce moment, des choses que j'ai pu voir ou lire aussi (La carte qui se retourne, la carte dans l'étui ou la transformation en main ce sont des classiques en fait ). Finalement je n'ai improvisé que dans la limite de mouvements que je connaissais, mais il y'a toujours la part de spontanéité le « aller je me lance ». Et puis il y'a aussi le fait de se confronter à certains problèmes que l'on n'a pas envisagé : par exemple un angle malheureux qui a un peu gâché le deuxième effet.
A mon avis, l'improvisation donc c'est un exercice créatif et ludique. C'est une sorte de gymnastique de l'esprit: il faut penser plus vite, jongler et faire des choix mais parfois ça ne suffit pas. Pour ce qui est de cette fois, c'était plutôt grisant.
Voilà, j'ai essayé d'être le plus clair possible, d'illustrer mes propos. J'espère que ça vous aura intéressé et que vous vous joindrez à ce brainstorming ou au moins que vous répondrez aux différentes questions que j'ai posé un peu plus haut, vos réponses seront sans aucun doute intéressantes et peut être donneront des idées au lecteur suivant.
Bref, n'hésitez pas à réagir et à développer si le sujet vous intéresse 
